PRINCIPALES MALADIES DE LA PEAU et la prévention
PRINCIPALES MALADIES DE LA PEAU
1/ Acné
C’est une inflammation des follicules pilo-sébacés qui sont de petits sacs appendus à la base
des poils.
Elle se traduit par la présence de points noirs, de papules, de pustules, de kystes remplis de
sébum et/ou de pus, voire de lésions profondes infectées.
Selon la gravité des lésions on dit que l’acné est légère ou sévère. Elle apparaît le plus souvent
au niveau du visage, des épaules, du cou et du dos.
L’acné touche environ 80 % des adolescents (dont 15 % d’entre eux présentent une acné
sévère) et près de 25 % des adultes, en particulier les femmes.
Ses répercussions psychologiques peuvent être importantes car elle modifie l’image corporelle
et atteint le visage où elle interfère dans la relation avec les autres. Cependant l’acné n’est pas
une fatalité et il existe maintenant des traitements efficaces pour en venir à bout.
»» CAUSES ET MÉCANISME
L’acné est une maladie chronique qui touche le follicule pilo-sébacé, c’est-à-dire l’ensemble
constitué par un poil et une glande sébacée sécrétant le sébum (substance qui protège et
lubrifie la peau en s’écoulant en permanence là où le poil émerge de l’épiderme).
Il s’agit d’une maladie dite auto-inflammatoire car elle associe des modifications du
fonctionnement normal de la peau et une infection par une bactérie : le propionibacterium
acnes.
L’acné débute souvent à la puberté, période pendant laquelle les hormones sexuelles
masculines (produites par les glandes surrénales, les testicules et les ovaires) stimulent
fortement les glandes sébacées. Celles-ci sécrètent en excès le sébum qui ne peut plus
s’éliminer normalement et entraine la formation d’une petite boule appelée comédon.
Le comédon est donc constitué de sébum, de kératine et de bactéries en grande quantité.
La rupture de ces comédons entraîne l’inflammation des follicules.
»» SIGNES CLINIQUES ET EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Dans les formes légères d’acné on distingue les comédons fermés (points blancs ou microkystes)
et les comédons ouverts (points noirs).
Dès ce stade, les conditions sont réunies pour le développement et la pullulation de la bactérie,
habituellement présente dans le follicule (propionibactérium acnes), et le comédon se transforme
alors en papule ou pustule. Le sommet des pustules contient un liquide purulent qui peut
s’évacuer ou constituer des nodules en se rompant dans les couches profondes de la peau. Ce
sont eux qui peuvent laisser des cicatrices et doivent parfois être évacués chirurgicalement.
Les lésions inflammatoires importantes et persistantes peuvent entraîner des conséquences
sur la structure même de la peau. C’est le cas dans certaines formes graves d’acné, mais aussi
quand des lésions ont été manipulées ou mal soignées.
Les kystes sont des comédons encapsulés, c’est-à-dire entourés d’une coque fibreuse qui ne
permet plus le drainage de la glande sébacée vers l’extérieur. Ils peuvent persister indéfiniment.
Les cicatrices sont la complication la plus redoutée et dans les formes évoluées, le visage peut
prendre un aspect « grêlé ».
Facilement reconnaissable, l’acné est diagnostiquée à l’examen clinique. Certains examens de
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sang peuvent toutefois être demandés pour établir le suivi du traitement.
Le médecin adapte le traitement au cas par cas en fonction de plusieurs critères :
• l’âge de la personne et l’ancienneté de l’acné,
• sa forme et sa sévérité,
• son impact psychologique et son retentissement sur la qualité de vie,
• les traitements déjà suivis.
»» TRAITEMENT LOCAL (souvent appelé par le médecin traitement “topique”)
Il a 2 objectifs :
- favoriser l’élimination des comédons
- lutter contre la production excessive de sébum et il suffit, dans la grande majorité des
cas, à faire disparaître l’acné.
Il est quotidien et dure environ 3 à 4 mois.
Il associe une hygiène cutanée (reposant sur une toilette avec un gel ou un pain dermatologique
sans savon) et l’application régulière d’un traitement anti-acnéique local.
Il doit être appliqué le soir pour éviter les risques d’irritation et toujours associé à l’utilisation
d’une crème hydratante le matin.
Il s’agit d’un gel ou d’une lotion contenant l’un des 3 principes actifs efficaces dans le traitement
de l’acné : le peroxyde de benzoyle, les rétinoïdes (dérivés de la vitamine A acide) ou un
antibiotique local.
Ces produits sont irritants pour la peau et peuvent provoquer des rougeurs, une élimination
excessive des cellules superficielles de la peau (desquamation) et une réaction au soleil. Il
convient donc de respecter les règles précises d’utilisation dictées par le médecin.
»» TRAITEMENT GÉNÉRAL
Dans les formes persistantes, infectées ou rebelles le traitement doit être absorbé par voie
orale. Le but est de guérir l’acné et de prévenir au maximum l’apparition de cicatrices.
• Les antibiotiques
Ils empêchent la prolifération et l’activité des microbes responsables de l’infection. Ils
sont à prendre pendant 3 mois ou plus et il s’agit essentiellement de tétracyclines, voire
d’érythromycine (éviter le soleil pendant la prise de tétracyclines).
• L’hormothérapie
Les hormones anti-androgènes, surtout utilisées chez la femme, peuvent donner de bons
résultats en s’opposant à l’action acnéique des androgènes.
• Les sels de zinc
Ils sont parfois prescrits en cas de contre-indications aux autres traitements oraux.
• L’isotrétinoïne
Ce médicament est utilisé quand les antibiotiques s’avèrent insuffisants ou dans les acnés
lourdes. Le traitement dure en moyenne de 6 à 9 mois et il est important qu’il ne soit pas arrêté
prématurément, même si l’acné semble avoir disparu et ceci pour limiter le risque de récidive.
Le produit a une action anti-séborrhéique, anti-inflammatoire et anti-microbienne mais
son utilisation s’accompagne d’effets indésirables et est associée à des effets secondaires
potentiellement sévères s’il est mal utilisé ou mal suivi.
»» AUTRES TRAITEMENTS
• Le nettoyage de peau “dermatologique” : la microchirurgie de l’acné peut permettre
l’extraction de comédons esthétiquement gênants et peut venir en complément du traitement
classique.
• Le peeling peut permettre de traiter certaines cicatrices disgracieuses.
• Le traitement chirurgical des cicatrices permet parfois de supprimer des cicatrices isolées
et peu nombreuses. Cette excision est souvent suivie d’un relissage (dermabrasion, laserabrasion,
photothermolyse fractionnée).
»» FACTEURS FAVORISANTS
L’acné s’aggrave volontiers pendant les périodes d’hiver.
Des aliments, comme le chocolat ou la charcuterie, ont été incriminés à tort et il ne semble pas
que l’alimentation intervienne dans l’apparition d’acné.
On constate souvent une poussée d’acné à l’approche des règles chez les jeunes filles et une
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!
accalmie ou, à l’inverse, une aggravation pendant la grossesse.
»» CONSEILS ET PRÉVENTION
L’acné s’améliore plus vite si l’on associe au traitement une bonne hygiène de vie.
Il est également recommandé de laver la peau chaque jour avec un savon doux et de bien la
rincer.
L’expulsion manuelle des points noirs et la manipulation des boutons sans désinfection est
absolument déconseillée.
Les cosmétiques contenant des huiles favorisant la formation de comédons sont contreindiqués,
de même que certains produits agressifs pour la peau ou l’exposition au soleil.
2/ Cancer de la peau
On distingue essentiellement 2 types de cancer : le carcinome et le mélanome.
LE CARCINOME
Les carcinomes cutanés sont les plus fréquents des cancers humains de l’adulte, et sont aussi
les plus fréquents des cancers de la peau.
Parmi les carcinomes cutanés, on distingue 3 groupes :
• Les carcinomes basocellulaires appelés ainsi parce qu’ils se développent à partir de la couche
profonde (basale) de l’épiderme. Ils n’ont qu’une malignité locale et, en général, ne produisent
pas de métastases. Il se présente souvent (60 % des cas) sous forme nodulaire (tuméfaction
ferme, bien limitée, lisse, pouvant simuler un kyste) ou sous forme superficielle (lésion ne
touchant que la zone extérieure de la peau, sans infiltration, et qui s’étend en surface très
progressivement).
• Les carcinomes spinocellulaires se développent à partir des couches plus superficielles de
l’épiderme et peuvent engendrer des métastases dans les ganglions ou dans des organes à
distance (poumons notamment). Il s’agit le plus souvent d’une lésion croûteuse, jaunâtre,
indurée avec une ulcération centrale.
Il est volontiers localisé sur la lèvre inférieure, l’oreille, la joue, les régions maxillaires et plus
rarement sur les mains ou les membres.
Il peut également toucher les muqueuses comme le rebord des lèvres ou la sphère génitale.
• Le médecin évalue l’extension aux ganglions par l’examen clinique (palpation de ganglions
augmentés de volume dans les zones de drainage ganglionnaires) et par une échographie.
• Les carcinomes dits annexiels, rares, se développent à partir des annexes de la peau comme
les glandes sudorales, les follicules pileux ou les glandes sébacées.
»» CAUSES ET MÉCANISME
La grande responsable est la trop forte exposition aux rayons du soleil.
Depuis quelques années, il est apparu que certaines infections virales (Human Papilloma Virus)
pouvaient aussi être à l’origine de carcinomes spinocellulaires, en particulier au niveau des
muqueuses génitales.
Il est à noter que le tabac est un facteur favorisant l’apparition de carcinome spinocellulaire de
la lèvre.
»» ASPECTS CLINIQUES ET EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Le diagnostic repose sur l’examen clinique complété par l’analyse au microscope d’un
échantillon de la tumeur obtenu par une biopsie cutanée.
TOUJOURS Y PENSER !
Toute lésion chronique de la peau ayant récemment augmenté de taille, s’ulcérant, saignant et/ou
n’arrivant pas à cicatriser doit amener à consulter un dermatologue.
Cette lésion peut survenir sur une peau saine ou qui présentait auparavant une anomalie (ulcération,
cicatrice…).
»» TRAITEMENT
Le traitement consiste en une intervention chirurgicale qui enlève la lésion (exérèse) et une
zone de peau saine tout autour, appelée marge de sécurité.
Une surveillance prolongée et régulière s’impose ensuite pour repérer une éventuelle récidive,
l’apparition d’une autre lésion ou le développement de métastase.
CONSEIL ET PRÉVENTION
C’est se protéger
du soleil, notamment
pour les enfants.
21
D’autres modalités de traitement n’entrent en ligne de compte que s’il y a impossibilité ou
contre-indication formelle à la chirurgie.
Pour la majorité des carcinomes, la chirurgie est efficace et son retentissement esthétique et
fonctionnel extrêmement faible.
Enfin, il est bien naturellement contre-indiqué de s’exposer au soleil.
LE MÉLANOME
C’est une tumeur maligne des cellules (mélanocytes) qui fabriquent la mélanine, un pigment
qui colore la peau et la protège des méfaits des rayons ultraviolets.
C’est le plus grave des cancers de la peau. Dans les pays occidentaux, sa fréquence est
multipliée par 2 tous les 10 ans depuis 50 ans.
Actuellement, il frappe 8 à 10 personnes sur 100 000 par an, ce qui signifie entre 5 à 6 000
nouveaux cas par an en France. Les femmes ont un risque légèrement supérieur (60 % des cas).
Près de la moitié des mélanomes concerne aujourd’hui des personnes de plus de 50 ans, mais
la situation est en train de changer, l’âge moyen au moment du diagnostic étant actuellement
en baisse. Le mélanome est exceptionnel avant l’âge de 15 ans.
En raison de sa gravité, il est important de le détecter le plus tôt possible afin de le traiter avec
les meilleures chances de guérison.
»» CAUSES ET MÉCANISME
La pigmentation de la peau et la réaction à l’exposition solaire constituent 2 facteurs de risque
importants dans la survenue d’un mélanome. Plus la peau est foncée, plus la probabilité de
développer un mélanome est faible.
Des données récentes suggèrent qu’il existe différents mécanismes de survenue de ce cancer
puisque, par exemple, certains mélanomes se développent dans des zones non exposées au
soleil (plante du pied, muqueuse…).
Le nombre de grains de beauté est également un facteur important. Certains mélanomes
naissent d’un grain de beauté mais peuvent aussi parfaitement se développer sur une peau
sans grain préexistant, c’est même la situation la plus fréquente (70 % à 80 % des cas).
Les personnes ayant ou ayant eu des membres de leur famille atteints présentent un risque
supplémentaire et l’on estime que 10 % des mélanomes sont attribués directement à cette
prédisposition génétique.
»» ASPECTS CLINIQUES ET EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Une des particularités du mélanome est son aptitude à envahir les tissus au delà de la peau
(muscles, ganglions lymphatiques avoisinants) et à aller se greffer dans les organes distants
sous forme de métastases (poumons, foie, cerveau).
Le mélanome est suspecté sur sa morphologie et son aspect extérieur. Le diagnostic est
établi de façon certaine sur l’examen au microscope d’un prélèvement de la lésion qui permet,
en outre, d’apprécier le degré de pénétration de la lésion en profondeur, qui est un élément
important pour le pronostic.
Pour faciliter l’identification d’un mélanome, le médecin utilise la règle dite “ABCDE” : le
mélanome est en général Asymétrique, avec des Bords irréguliers, encochés, polycycliques,
une Couleur inhomogène, allant du brun clair au noir foncé, un Diamètre en général supérieur
à 6 mm et il Evolue au fil du temps, se modifiant, changeant d’aspect, de taille, de couleur et
d’épaisseur.
On distingue 4 types de mélanomes :
• Le mélanome superficiel extensif, qui provient, ou non, d’un grain de beauté et constitue la
majorité des mélanomes (70 %-80 %). Il se présente comme une tache ou un grain de beauté
qui s’étend, prend une forme irrégulière, avec une couleur inhomogène (noir, marron, rouge ou
discrètement rosé).
Sur cette lésion, souvent plate et non palpable au début, un petit relief apparaît par la suite. Il
se développe assez rapidement et touche surtout le dos chez l’homme et les jambes chez la
femme.
• Le mélanome nodulaire est un bourgeonnement ferme, saillant, de couleur noire ou parfois
non coloré, pouvant s’ulcérer, se recouvrir d’une croûte, suinter ou saigner. Il a, en général, une
croissance rapide (quelques semaines) et représente 5 % à 20 % des mélanomes.
• Le mélanome de Dubreuilh (tache pigmentée, inhomogène, allant du noir au marron foncé)
s’étend très lentement sur les zones exposées au soleil chez le sujet âgé et ressemble à une
tache de vieillesse.
• Le mélanome acral-lentigineux est observé sur les paumes ou les plantes de pieds (tache
CONSEIL ET PRÉVENTION
C’est se protéger
du soleil, notamment
pour les enfants.
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brune ou noire aux contours irréguliers), au niveau des ongles (bande noire supérieure à
6 millimètres de large, pigmentation irrégulière).
Ainsi toute lésion brune, noire, ou rougeâtre, ressemblant ou non à un grain de beauté, qui
pousse rapidement ou change rapidement, doit amener à consulter un dermatologue, d’où
l’importance de pratiquer régulièrement un auto-examen de la peau.
»» FACTEURS DE PRONOSTIC
Trois éléments permettent essentiellement d’évaluer l’évolution de ce cancer.
- L’épaisseur de la tumeur, exprimée en millimètres et appelée indice de Breslow.
Plus une tumeur est épaisse, plus elle a envahi la peau en profondeur et plus elle est
agressive.
- La présence d’une ulcération qui témoigne d’une agression du revêtement cutané.
- L’envahissement par les cellules tumorales des ganglions lymphatiques que le médecin
évalue par l’examen clinique (palpation de ganglions augmentés de volume dans les zones
ganglionnaires) et par une échographie.
»» TRAITEMENT
Le traitement consiste en une intervention chirurgicale qui enlève la lésion (exérèse) et une
zone de peau saine tout autour appelée marge de sécurité.
Une surveillance prolongée et régulière s’impose ensuite pour dépister un second mélanome
cutané éventuel et vérifier l’absence de métastase.
Dans certains cas, le traitement peut également faire appel à l’immunothérapie, à la
chimiothérapie ou à la radiothérapie.
Enfin il est bien naturellement contre-indiqué de s’exposer au soleil.
3/ Eczéma et dermatite atopique
L’eczéma est une inflammation non contagieuse de la peau qui s’accompagne de rougeurs, de
fines vésicules et de démangeaisons. Il peut débuter très tôt dans la vie et s’observe même chez
les nourrissons: on l’appelle alors dermatite atopique.
Les personnes atteintes connaissent des périodes communément appelées « poussées », durant
lesquelles les symptômes s’aggravent. De durée variable, elles sont entrecoupées d’épisodes de
rémission.
Parmi toutes les maladies de la peau, l’eczéma est la plus fréquente : cette maladie motive
jusqu’à 30 % des consultations en dermatologie. De 10 % à 20 % de la population mondiale
souffre un jour ou l’autre d’eczéma, plus fréquemment durant l’enfance. Selon les estimations,
les cas auraient doublé et peut-être même triplé depuis les 30 dernières années.
»» UNE MALADIE DE L’ENFANT
La dermatite atopique débute presque toujours chez le nourrisson ou l’enfant en bas âge. Elle
atteint le visage de façon symétrique, avec une prédominance sur les joues et le menton, mais
aussi les plis de flexion.
Chez l’enfant en bas âge, l’association de signes digestifs tels que diarrhée ou régurgitations à
une dermatite atopique doit faire évoquer la possibilité d’une allergie alimentaire.
»» ASPECTS CLINIQUES
Les lésions peuvent prendre 3 formes qui vont co-exister du fait de l’évolution de la maladie
alternant poussées et rémissions.
Les poussées commencent le plus souvent par une simple rougeur de la peau qui démange.
La démangeaison est parfois difficile à reconnaître chez le tout petit mais elle est souvent à
l’origine de troubles du sommeil. L’apparition de petites surélévations nombreuses et palpables,
responsables d’une rugosité de la peau, complète le tableau.
Une phase suintante peut faire suite à cette rougeur. Les surélévations se transforment en
vésicules, toutes petites bulles de liquide qui se rompent et libèrent un liquide translucide à la
surface de la peau : c’est le suintement.
Une phase croûteuse survient ensuite au cours de laquelle des croûtes se forment sur les
vésicules rompues.
La localisation des lésions est très particulière et dépend de l’âge.
Chez le nourrisson, l’atteinte concerne essentiellement le visage : front, joues, menton. La face
externe des bras et les cuisses sont aussi fréquemment touchées. Parfois, certains nourrissons
23
ont une atteinte plus diffuse qui concerne la quasi-totalité de la surface corporelle.
Chez l’enfant plus grand, les lésions se localisent préférentiellement au niveau du cou, des plis
du coude, des poignets et à l’arrière des genoux.
Chez l’adulte, si la dermatite atopique persiste, l’atteinte peut être généralisée. Mais ce sont
souvent le cou et le visage seuls qui sont touchés par l’eczéma.
»» EVOLUTION
L’évolution est le plus souvent favorable, en sachant que l’eczéma alterne donc poussées et
phases de rémission. Selon les enfants et sa gravité, elle peut durer de plusieurs mois à plusieurs
années. Il n’y a pas d’âge prévisible de disparition de la dermatite atopique. Un petit pourcentage
d’entre elles peut persister à l’âge adulte sans que l’on sache pourquoi.
Des complications infectieuses locales peuvent se produire, les lésions de grattage pouvant
êtres responsables de surinfection bactérienne (staphylocoque doré) ou virale (virus de l’herpès
et virux pox des molluscums contagiosum).
»» MÉCANISMES ET FACTEURS DÉCLENCHANTS
Les personnes sont génétiquement prédisposées (on dit qu’il existe un terrain “atopique”
familial) : leur système de défense immunitaire est très réactif et leur peau présente une
anomalie de sa perméabilité.
Les allergènes de l’environnement (pollens, poussières, savons…), normalement bien tolérés,
vont alors pouvoir « pénétrer » plus profondément dans l’épiderme et stimuler le système de
défense immunitaire. Ce système réagit de façon excessive à ce qu’il considère comme une
agression et entraîne démangeaisons, inflammation et suintement.
Les poussées de dermatite atopique sont favorisées par le contact avec des irritants comme le
savon, les détergents, les tissus rêches, certains aliments, la chaleur, la sueur, la sécheresse de
l’air ambiant…
Par ailleurs, les experts reconnaissent l’importance des facteurs émotifs et psychologiques dans
l’eczéma.
»» EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
La dermatite atopique est une maladie dont la topographie, l’aspect et la chronologie des lésions
ne laissent pas de place au doute. Le diagnostic est toujours fait par l’examen du médecin et
l’interrogatoire.
Un bilan allergologique peut parfois être utile.
»» LES TRAITEMENTS
Actuellement, il n’existe aucun traitement définitif. Par conséquent, les traitements visent
essentiellement à réduire l’inflammation, à atténuer l’inconfort engendré et à prévenir les
récurrences par une prise en charge au long cours. Découvrir les irritants ou les allergènes
qui provoquent les poussées, pour ensuite les éviter, permet, bien entendu, de diminuer les
symptômes.
1/ Soulagement des symptômes et hydratation de la peau
Le traitement des poussées repose sur l’utilisation de crèmes ou pommades à base de
corticoïdes : les dermocorticoïdes. La puissance des dermocorticoïdes prescrits par le médecin
est variable et adaptée en fonction de l’intensité des lésions, de l’âge de la personne et des
zones du corps à traiter.
Les immunomodulateurs locaux sont également des médicaments ayant une action spécifique
sur le système immunitaire. Ainsi le tacrolimus en pommade réduit efficacement et rapidement
les symptômes.
La sécheresse de la peau est l’une des caractéristiques de la dermatite atopique. L’utilisation
quotidienne de crèmes émollientes ou hydratantes fait partie intégrante du traitement car elle
permet de prévenir les poussées et l’irritation de la peau.
En cas d’eczéma sévère, le médecin peut recourir à de la ciclosporine.
2/ Education thérapeutique
Il est souvent difficile pour les parents de comprendre la maladie, d’accepter son caractère
chronique et de bien utiliser les dermocorticoïdes. L’éducation thérapeutique prend alors toute
sa place. Elle est effectuée par le médecin qui explique à l’enfant et aux parents l’histoire de la
dermatite atopique, comment reconnaître une poussée et la traiter…
3/ Photothérapie
Dans les cas sévères on peut avoir recours à la photothérapie par rayons UVA ou UVB.
24
! BON À SAVOIR !
La dermatite atopique est une maladie chronique dont le traitement agit sur les symptômes. Il faut
donc apprendre à vivre avec la maladie et à la gérer dans la durée.
4/ Erythrose, couperose et rosacée
Malgré son nom floral, la rosacée est une maladie dermatologique fréquente et gênante, qui
touche les petits vaisseaux du visage. Elle concerne fréquemment les personnes à peau claire
et peut avoir des conséquences psycho-affectives importantes.
La couperose se traduit par la présence sur le visage de petits vaisseaux dilatés et éclatés,
appelés télangiectasies.
La rosacée est caractérisée par l’apparition, sur un visage atteint de couperose, de papules
et de pustules, comparables à de l’acné. On a d’ailleurs longtemps utilisé le terme d’acné
rosacée, pour définir cette maladie.
Avant d’atteindre le stade de la couperose ou de la rosacée, le visage (et plus particulièrement
les joues) peut simplement rougir plus ou moins brutalement dans de nombreuses
circonstances : il s’agit alors d’érythrose.
En France 2 % à 3 % de la population adulte est concernée (soit environ un million de
personnes), les femmes en priorité (2 fois plus que les hommes).
L’aspect général du visage pouvant faire évoquer, à tort, un excès de consommation
alcoolique, la rosacée est parfois difficile à vivre.
La maladie débute en général vers 30 ans avec un pic vers la cinquantaine. Elle évolue
volontiers par poussées avec des exacerbations possibles.
»» ASPECTS CLINIQUES
Il existe 3 formes qui ne sont pas forcément successives dans le temps, ni la conséquence
l’une de l’autre :
• La forme vasculaire ou couperose : il s’agit d’une rougeur du visage au niveau des joues, du
nez, du milieu du front et du menton. Les petits vaisseaux irrigant la peau, trop dilatés, sont
tortueux, fins, irréguliers et de couleur rouge violacée.
Elle s’accompagne souvent d’une sensibilité exacerbée de la peau qui rend difficile l’application
de cosmétiques (parfois même de l’eau et du savon).
• La forme papulo-pustuleuse : Plus communément appelée Rosacée, apparition de papules et
de pustules sur une peau couperosée.
Les papules sont des petites élévations rouges de la peau de 1 à 5 millimètres de diamètre. Les
pustules, souvent plus petites, sont des papules surmontées d’un petit élément blanchâtre
(goutte de pus).
Les lésions sont réparties de façon symétrique sur les joues, le front, le menton et évoluent
par poussées.
• La forme hypertrophique : rare, elle survient plutôt chez l’homme et se traduit par un aspect
rouge et soufflé de la pointe du nez, avec un épaississement de la peau et une dilatation des
orifices des glandes sébacées, appelé rhinophyma.
»» CAUSES
Malgré sa fréquence, les causes restent encore mal déterminées, mais l’apparition des
rougeurs est favorisée par certains facteurs :
- variations brutales de température (passage du chaud au froid),
- ingestion d’alcool, de boisson chaude ou d’épices
- émotions fortes (joie, colère…).
»» EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
L’examen clinique permet au médecin de poser le diagnostic de rosacée. Une biopsie cutanée
peut toutefois être effectuée en cas de doute.
»» TRAITEMENTS
• Erythrose et couperose
1/ Appliquer des produits dermocosmétiques pour réguler la microcirculation de la peau,
hydrater la peau, voire masquer les rougeurs.
25
!
2/ Eviter les brusques changements de température, les substances susceptibles de
provoquer les rougeurs (alcool, épices…), l’exposition au soleil sans protection et si possible
les émotions fortes !
3/ En cas de couperose, le laser vasculaire permet d’atténuer les rougeurs en détruisant les
télangiectasies (petits vaisseaux dilatés).
A noter que certaines cures thermales proposent des douches filiformes (eau projetée sous
une très forte pression) pouvant améliorer l’état de la peau.
• Rosacée
1/ Effectuer des soins locaux : nettoyage de la peau avec des produits doux, des pulvérisations
d’eau minérale et des applications de produits antiseptiques peu irritants ou d’antiparasitaires
locaux (métronidazole).
2/ Prendre un traitement par voie orale, sous forme d’antibiotiques (cyclines) pendant
plusieurs mois, voire ensuite du métronidazole en comprimés.
Il convient par la suite d’effectuer un traitement continu d’entretien pour éviter les récidives.
»» CONSEILS
1/ Se protéger impérativement du soleil (crème écran total) et du froid.
2/ Pour les femmes, utiliser un maquillage adapté : les poudres et fonds de teint gras sont à
éviter mais il existe des gammes de fonds de teint médicaux qui sont à la fois couvrants et
prévus pour ce type de peau.
IDÉES FAUSSES
- Il n’existe pas de lien entre rosacée et acné.
- Si l’alcool peut aggraver les symptômes de rosacée, il n’en est pas la cause.
- L’alimentation n’est pas en cause dans l’apparition d’une rosacée.
5/ Infection par une bactérie
La peau normale est porteuse de nombreuses bactéries. Dans certaines circonstances, ces
germes peuvent devenir pathogènes, c’est-à-dire provoquer une infection de la peau.
»» ERYSIPÈLE
La pénétration de bactéries à travers une plaie cutanée est à l’origine de cette infection.
L’érysipèle, ou érésipèle, est une dermo-hypodermite aiguë, autrement dit une infection du
derme et de l’hypoderme survenant donc autour d’une affection cutanée mal ou non soignée.
La recherche de cette porte d’entrée infectieuse est indispensable mais n’est pas toujours
retrouvée.
C’est une maladie fréquente qui atteint surtout les adultes après 60 ans et siège au niveau
du visage ou des membres inférieurs. Le germe responsable est presque constamment un
streptocoque A.
La peau est rouge, luisante, douloureuse et un oedème apparaît très fréquemment. L’état
général est altéré avec une fièvre élevée (absente dans 30 % des cas) survenant de manière
brutale, et pouvant être compliqué par des troubles de la conscience.
Des ganglions satellites ou une lymphangite sont parfois présents.
• Erysipèle du visage
Localement, on remarque une plaque rouge, douloureuse,
chaude et cernée par un bourrelet
palpable. Ce placard se couvre de vésicules pouvant confluer en phlyctène. L’oedème est
important. Il s’agit d’un placard unilatéral qui respecte en général le menton et le pourtour
buccal, mais qui peut se bilatéraliser.
• Erysipèle des membres inférieurs
Il apparaît souvent sur des troubles déjà existants de la peau : oedème, eczéma, ulcère de
jambe…et son aspect est celui d’une grosse jambe rouge, chaude et douloureuse.
L’érysipèle constitue une urgence et nécessite la mise en route d’une antibiothérapie
(pénicilline ou macrolides).
Les complications de l’érysipèle ont pratiquement disparu. L’évolution se fait habituellement
vers la guérison complète en une dizaine de jours. L’évolution, rare, vers l’abcédation peut
conduire à un geste chirurgical.
26
!
»» FURONCLE
C’est une inflammation profonde du follicule du poil par une bactérie (fréquemment
le staphylocoque doré). De nombreux facteurs favorisent sa survenue, notamment les
frottements répétés, le manque d’hygiène, mais aussi un terrain fragilisé : diabète, alcoolisme,
immunodépression primitive ou secondaire à un traitement…
Le furoncle se caractérise par l’apparition d’une pustule rouge, chaude et douloureuse,
centrée sur un poil et dont s’écoule du pus.
L’anthrax est un agglomérat de furoncles, réalisant un placard inflammatoire et souvent
accompagné de fièvre et d’une altération de l’état général.
Parfois les furoncles peuvent être nombreux et récidiver : on parle alors de furonculose.
Le traitement consiste en une désinfection locale avec une lotion antiseptique et un
traitement antibiotique par voie locale ou générale.
»» IMPÉTIGO
Cette affection, banale mais contagieuse, touche essentiellement les enfants.
Provoqué par une bactérie (staphylocoque doré et/ou streptocoque) l’impétigo se manifeste
volontiers autour du nez, de la bouche, sur le cuir chevelu et les membres.
La peau est rouge et se recouvre de petites bulles remplies de liquide. Ces boutons éclatent
et laissent couler du pus. Des croûtes se forment, l’infection se propage et d’autres plaques
apparaissent un peu plus loin. L’enfant souffre de démangeaisons. En se grattant, il peut
propager la maladie à d’autres endroits de son corps et risque également de la transmettre à
ses proches ou à l’école.
Le traitement repose sur la prise d’antibiotiques et l’utilisation de pommades. Un lavage doux
avec un antiseptique permet d’enlever les croûtes ramollies par la pommade. Pour éviter
de propager l’impétigo il est indispensable que l’enfant n’aille pas en classe et d’avoir une
hygiène très rigoureuse (notamment laver séparément et très soigneusement le linge de la
personne atteinte).
6/ Infection par un virus
CONDYLOME
Les condylomes, encore appelés “crêtes de coq” ou verrues génitales, sont des lésions bénignes
au niveau des parties génitales et de l’anus, dues au virus HPV (Human Papilloma Virus).
C’est une maladie vénérienne qui se transmet donc sexuellement et touche indifféremment
l’homme et la femme, principalement au début de la vie sexuelle.
Les manifestations cliniques apparaissent 3 à 6 mois après l’infection initiale, mais le virus
peut également rester à l’état latent, c’est-à-dire endormi, pendant plusieurs mois, voire des
années. Le condylome peut donc se voir chez des personnes n’ayant pas eu d’activité sexuelle
depuis longtemps.
La régression spontanée est possible, mais l’évolution classique est habituellement
l’extension des lésions en taille et en nombre. Il existe des formes bourgeonnantes, en relief
ou au contraire planes.
Les condylomes siègent chez l’homme au niveau du pénis, du prépuce externe et interne
et du gland. Ils siègent chez la femme, au niveau de la vulve, du vagin et du col de l’utérus.
L’anus est souvent atteint chez les deux sexes. Certains condylomes sont microscopiques et
ne peuvent être détectés à l’oeil nu.
BON À SAVOIR !
Attention ! Ces condylomes sans gravité sont associés dans 20 % à 30 % des cas à des lésions du
col de l’utérus ou de l’anus potentiellement cancéreuses. Il est indispensable de rechercher ces
dernières, en particulier au niveau du col, par la pratique d’un frottis gynécologique.
Le traitement consiste à détruire les condylomes soit par l’application de substances
médicamenteuses sur les lésions, soit par laser, électrocoagulation, cryothérapie ou intervention
chirurgicale.
A noter que le port du préservatif permet de se protéger contre les condylomes.
27
HERPÈS
C’est une maladie virale contagieuse dont la forme génitale est sexuellement transmissible.
Considérée comme bénigne chez les personnes en bonne santé, elle peut se révéler très
sérieuse chez les sujets présentant un déficit immunitaire, chez les nourrissons ou chez les
femmes enceintes.
L’herpès est très répandu en France puisque l’on estime que plus de 10 millions de personnes
seraient touchées à des degrés divers et toutes localisations confondues.
On distingue l’herpès oro-facial, sur le visage, dont la forme la plus courante est l’herpès
labial, communément appelé « bouton de fièvre », dû, dans la majorité des cas, au virus Herpès
simplex de type 1 (HSV1) et l’herpès génital principalement dû au virus Herpès simplex de
type 2 (HSV2) concernant la sphère génitale.
Dans les deux cas le premier contact avec le virus ne produit en général aucun symptôme.
Quelques temps après une lésion apparaît sous forme de vésicules en bouquet, évoluant par
poussées, toujours au même endroit (bouche pour herpès buccal et organes génitaux pour
herpès génital).
Entre les crises le virus trouve refuge dans les ganglions de certains nerfs. Les récidives ont
lieu à diverses occasions : fièvre, fatigue, règles chez la femme, expositions au soleil, maladie
infectieuse ou choc émotionnel par exemple.
• L’herpès oro-facial et buccal
Presque tout le monde (90 % de la population) entre en contact avec ce virus mais, pour des
raisons restant aujourd’hui inconnues, seule 1 personne sur 10 va développer la maladie.
»» SYMPTÔMES
La poussée débute par une sensation locale de brûlure près du nez, autour de la bouche ou
sur les lèvres et annonce l’apparition d’une petite rougeur. Celle-ci s’accompagne rapidement
d’un bouquet de petites vésicules douloureuses, remplies d’un liquide transparent. Puis les
vésicules s’ouvrent, suintent, entraînant la formation d’une croûte jaunâtre qui tombe en une
semaine environ.
Dans de rares cas, la lésion se développe dans le nez, dans la bouche, sur les gencives ou
à l’intérieur des joues. De façon exceptionnelle elle peut atteindre l’oeil (herpès oculaire)
ou se situer à distance, comme par exemple sur le doigt (panaris herpétique). A noter
aussi l’existence d’une forme grave et rare d’herpès : l’encéphalite herpétique avec une
inflammation de l’encéphale entrainant coma et paralysie et qui nécessite une hospitalisation
en urgence.
Cet herpès est capable de récidiver de temps à autre en reproduisant les mêmes symptômes.
»» TRAITEMENT
Il n’existe pas de traitement définitif de l’herpès. Il convient d’appliquer des antiseptiques
locaux qui assèchent l’éruption. Parfois le médecin peut prescrire un médicament antiviral en
pommade ou par voie générale.
Il est aussi important de déterminer les facteurs déclencheurs. D’abord, tenter de découvrir
les circonstances qui contribuent aux récidives. Essayer de les éviter autant que possible (le
stress, certains médicaments, etc.). L’exposition au soleil est un facteur de récidive commun
à plusieurs personnes.
»» QUELQUES CONSEILS PRATIQUES EN CAS DE POUSSÉE
• Ne pas toucher les lésions, sous peine de diffuser le virus ailleurs sur le corps et de retarder
la cicatrisation. Si on les touche, se laver les mains immédiatement après.
• Ne pas partager de verre, de brosse à dents, de rasoir ou de serviette afin de ne pas
transmettre le virus.
• Éviter les contacts intimes, baisers et rapports sexuels oraux/génitaux, durant toute la
durée de la poussée.
• Éviter les contacts avec les enfants, avec les personnes qui ont de l’eczéma et avec les
immunodéprimés (personnes dont le système immunitaire est affaibli par un cancer, le sida
ou une transplantation d’organe, par exemple).
L’HERPÈS GÉNITAL
Il se transmet par contact direct lors de rapports sexuels et le risque de contamination est
maximal si les rapports ont lieu au moment de l’éruption.
Souvent la première infection ne donne lieu à aucune lésion visible ou ressentie, et l’on ne
s’en aperçoit alors pas.
28
!
»» SYMPTÔMES
Des lésions peuvent toutefois apparaître environ 5 à 10 jours après le contact contaminant,
au niveau de la peau ou des muqueuses génitales. Elles se présentent sous forme de vésicules
ou de petites bulles douloureuses sur un fond rouge et inflammatoire. La rupture de ces
vésicules entraîne des ulcérations parfois très douloureuses qui guérissent sans séquelle en
une huitaine de jours.
Le liquide qui suinte des ulcérations est très contagieux. Ces ulcérations favorisent en outre
la dissémination de toutes les autres infections sexuellement transmissibles, c’est pourquoi il
est impératif de s’abstenir de toute relation sexuelle pendant une poussée d’herpès génital.
Chez la femme, ces lésions peuvent s’accompagner d’un oedème vulvaire très important,
pouvant la gêner pour uriner. Il peut exister des ganglions dans les plis de l’aine (adénopathies
inguinales), et parfois même de la fièvre.
Quand elle s’exprime, cette infection est donc souvent assez spectaculaire, en tout cas plus
sévère que les épisodes de récidive qui viendront par la suite.
Le virus devient ensuite latent pendant une période très variable. On ne connait pas aujourd’hui
ce qui détermine sa réactivation. Certains facteurs tels que le stress, la fatigue, une autre
infection, une baisse de l’immunité, une modification du climat hormonal, sont susceptibles
de favoriser les récidives et le virus redonne alors les mêmes lésions mais souvent de façon
moins intense et moins nombreuse.
A noter que l’herpès génital est très délicat en cas de grossesse car il existe un fort risque de
contamination de l’enfant au contact des lésions maternelles lors de l’accouchement.
»» EXAMENS
En cas de doute, il peut être utile d’avoir recours à un prélèvement réalisé au niveau des
lésions qui apportera la certitude diagnostique.
»» TRAITEMENT
Il n’existe pas de traitement définitif de l’herpès, les médicaments antiviraux administrés par
voie locale et orale permettent de diminuer l’intensité et la durée de la poussée ainsi que les
douleurs.
DÉMYSTIFIER L’HERPÈS GÉNITAL !
La survenue d’un herpès génital au sein d’un couple stable ne doit pas nécessairement faire
suspecter un rapport extraconjugal. En effet, l’herpès a pu être contracté au début de la vie sexuelle
d’un individu, être resté latent pendant des années et resurgir inopinément, des années plus tard, à
la faveur d’un stress, d’une fatigue, d’une autre infection…
Pour autant, l’herpès ne s’attrape pas n’importe où, ni n’importe comment ! Il n’existe pas de
risque de transmission indirecte dans les piscines ou par le siège des toilettes. La contamination ne
s’effectue que par un contact direct, intime, et prolongé.
»»QUELQUES PRÉCAUTIONS POUR ÉVITER DE CONTAMINER L’ENTOURAGE
• Lors des crises :
- se laver soigneusement les mains après qu’elles ont été en contact avec les lésions,
- laver les lésions à l’eau et au savon puis les sécher. A ce titre, ne pas partager son linge
de toilette avec son entourage,
- en parler avec son partenaire,
- ne pas se toucher les yeux ni humecter ses lentilles avec sa salive,
- éviter les relations sexuelles,
- éviter le contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, nouveaux-nés,
immunodéprimées).
• En dehors des crises :
- utiliser un préservatif,
- apprendre à reconnaître les signes annonciateurs de la crise afin de débuter le traitement
le plus précocement possible.
MOLLUSCUM CONTAGIOSUM
Le molluscum contagiosum est une infection bénigne et contagieuse de la peau par un virus
de la famille des pox virus. Il se caractérise par la survenue d’une excroissance de chair et a
tendance à guérir spontanément.
29
Il survient volontiers chez les enfants, peut se propager lors de contacts, mais c’est aussi une
maladie sexuelle transmissible que l’on rencontre plutôt chez les adolescents et les adultes
jeunes.
Le molluscum se présente sous la forme d’une excroissance de peau qui forme une petite
perle déprimée en son centre. Ces perles blanches ou de la couleur de la peau, mesurent de 2
à 5 mm de diamètre. Les molluscums surviennent souvent en groupes et peuvent se localiser
n’importe où sur le corps (cou, pli, tronc, visage, paupière, abdomen, fesse, cuisse, région
génitale…).
Ils peuvent s’enflammer et devenir rouges, ce qui annonce souvent leur disparition prochaine.
Une plaque d’eczéma, sous la forme d’une tache rouge et granuleuse entoure parfois le
molluscum.
S’il ne disparaît pas spontanément, le traitement fait appel soit à l’application de
substances médicamenteuses sur les lésions, soit s’effectue par curetage chirurgical, laser,
électrocoagulation, cryothérapie…
VARICELLE
La varicelle est une maladie virale très contagieuse causée par un virus (varicelle-zona)
appartenant à la famille des herpès virus.
Touchant préférentiellement les enfants, elle est généralement bénigne, mais peut parfois
entraîner des complications en particulier lorsqu’elle survient à l’âge adulte. Une personne
ayant contracté la varicelle est immunisée mais celle qui n’a pas eu la varicelle durant
l’enfance est exposée au risque de la contracter à l’âge adulte.
On dénombre chaque année en France 600 000 à 700 000 cas, dont la grande majorité
concernent les nourrissons et les jeunes enfants.
La maladie débute par une fièvre modérée. D’autres symptômes peuvent être associés :
céphalées, douleur abdominale et sensation générale de fatigue. Ensuite, on observe
l’apparition de vésicules sur la peau provoquant d’intenses démangeaisons : c’est la phase
éruptive. Ces vésicules se forment d’abord au niveau du thorax, puis gagnent les épaules, la
poitrine, le dos, le cuir chevelu et le visage.
Les lésions évoluent en 3 stades : plaques rouges, vésicules superficielles de la taille d’une
tête d’épingle remplies d’un liquide clair, qui sèchent puis forment des croûtes tombant en
quelques jours. Il y a 3 ou 4 poussées de vésicules ce qui explique la coexistence d’éléments
d’âge différent.
L’éruption au niveau des muqueuses est souvent discrète et apparaît au niveau de la bouche,
sur le palais.
La période d’incubation de la varicelle dure 2 à 3 semaines. Le sujet infecté est déjà contagieux
avant même de présenter les premiers signes de la maladie et la période de contagion
s’achève lors de la formation des croûtes. La personne ne doit pas être en contact avec les
femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.
Le traitement, outre les médicaments pour lutter contre une éventuelle fièvre, comprend une
antisepsie locale des lésions cutanées et des médicaments antihistaminiques, par voie orale,
pour lutter contre le grattage.
ZONA
Le zona est une résurgence du virus de la varicelle. Lorsque ce virus pénètre pour la première
fois dans l’organisme, il provoque la varicelle, puis, quand cette infection est guérie, il s’installe
dans un ganglion nerveux où il pourra un jour, se “réveiller”.
Comme il ne peut plus passer par le sang, puisque l’organisme est désormais pourvu
d’anticorps fabriqués au moment de la varicelle initiale, il chemine par une voie nerveuse.
Selon le nerf concerné, les manifestations cliniques de la maladie varient.
La réactivation du virus dépend de différents facteurs dont les principaux sont l’âge et une
diminution des défenses immunitaires (qui peut survenir lorsque l’organisme est atteint
d’une infection, d’une maladie neurologique, d’un cancer…). Ainsi le zona touche 20 % de la
population mais sa fréquence augmente nettement avec l’âge : à 85 ans, un homme ou une
femme sur deux en ont souffert.
Tout commence, en général, par une fatigue, une petite fièvre, souvent accompagnée de
maux de tête et de picotements localisés sur la peau. Quelques jours plus tard, l’éruption
apparaît, constituée de plaques rouges qui démangent et/ou sont douloureuses. Elles se
recouvrent rapidement de petites vésicules blanches qui sèchent pour donner des croûtes
tombant en quelques semaines.
Une fois sur deux, le zona se localise au niveau du thorax. Les plaques sont alors situées sur
le buste, le long des côtes, suivant le trajet d’un nerf intercostal.
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Mais elles peuvent aussi se situer sur un bras, une cuisse, l’abdomen… et sont toujours
unilatérales.
Le zona peut aussi atteindre un nerf crânien. Le plus fréquent est le zona ophtalmique. Il
concerne le front, les paupières, parfois même la conjonctive et la cornée avec paralysie
temporaire de l’oeil. Pour ce type de zona, le traitement est d’emblée lourd et consiste à
prendre de la morphine, de la cortisone pour atténuer la douleur et un puissant antiviral pour
faire disparaître le zona. Il impose bien évidemment une surveillance ophtalmologique étroite.
A l’exception de ce zona ophtalmique et de zona survenant chez une personne très âgée ou
dont l’immunodépression est majeure (cancer, SIDA), l’évolution est en général bénigne et la
guérison obtenue en deux à six semaines.
Le traitement consiste en une désinfection cutanée et selon les circonstances, des
médicaments antiviraux et antalgiques (pour calmer la douleur).
VERRUE
Les verrues sont de petites tumeurs bénignes de l’épiderme, très fréquentes (5 % à 10 %
de la population), contagieuses, souvent liées à des virus appelés papillomavirus (Human
Papilloma Virus ou HPV).
Elles forment de petites bosses rugueuses, bien délimitées dans la couche externe de la peau
(épiderme) et peuvent atteindre jusqu’à un centimètre de diamètre.
La durée d’incubation est variable : quelques semaines à quelques mois. La transmission se
fait par contact direct ou indirect (eau, chaussures). Le sol humide des piscines, douches
publiques, plages et centres d’activités sportives sont particulièrement propices à la
transmission des verrues notamment plantaires.
»» ASPECTS
Il existe plusieurs sortes de verrues dont l’aspect varie selon l’endroit où elles se situent.
• La verrue vulgaire
D’aspect dur, corné, de surface irrégulière et brune, elle se développe avant tout sur les mains
et les doigts. Elle peut être unique ou multiple, souvent alors avec la présence d’une verruemère
plus grosse que les autres.
• La verrue plantaire
Elle se situe sur la plante du pied et peut être douloureuse, voire handicapante, en raison de
la pression exercée par le poids du corps.
D’aspect polymorphe, elle ressemble souvent à un durillon banal.
• La verrue plane
Il s’agit d’une micropapule, rose foncé, légèrement saillante, à peine visible au début, qui finit
par atteindre un diamètre de 1 à 2 mm. Elle siège surtout sur le front, les mains et les doigts.
En cas de doute le médecin peut être amené à gratter la lésion avec un scalpel : un saignement
ou la présence de points noirs confirme le diagnostic de verrue.
Par ailleurs, toute verrue atypique qui s’étend, provoque des grattements, saigne ou apparaît
sur un grain de beauté, doit être enlevée par un dermatologue et examinée ensuite par un
laboratoire d’analyses spécialisé.
»» TRAITEMENT
Il dépend de l’âge de la personne, du type de verrue et de son emplacement.
L’abstention thérapeutique est parfois justifiée car les verrues vulgaires de l’enfant et
certaines verrues planes peuvent disparaître spontanément en quelques jours.
Il faut savoir que si la verrue guérit, avec ou sans traitement, le virus demeure dans l’épiderme
et peut se réactiver. Les récidives sont donc possibles.
L’application locale de vaseline salicylée peut être efficace. Le dermatologue a également
plusieurs moyens de destruction à disposition, comme la cryothérapie avec de l’azote liquide
déposé directement sur la verrue, l’électrocoagulation au bistouri électrique ou le laser au
gaz carbonique.
Attention ! Ne jamais tenter d’enlever soi même une verrue avec un instrument coupant
(lame de rasoir, couteau…) : la verrue risque de s’infecter, de saigner et de s’étendre, en plus
de laisser une cicatrice.
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7/ Infection par un champignon
CANDIDOSE
La candidose est une infection cutanée provoquée par un champignon habituellement
présent dans le tube digestif et les voies génitales : le candida albicans.
A noter qu’elle peut également toucher les muqueuses (bouche, régions génitales) ou les
ongles.
Elle est essentiellement localisée au niveau des plis du corps et est favorisée par la macération
(excès d’humidité ou insuffisance d’assèchement de la peau).
Elle se traduit par la présence d’un intertrigo, c’est-à-dire d’une lésion qui débute au fond
du pli cutané puis devient rouge, suintante et entraîne des démangeaisons. La lésion s’étend
symétriquement de part et d’autre du pli et est délimitée par une petite collerette de
coloration blanche.
Certaines circonstances, comme la grossesse, l’existence d’un diabète ou la prise
d’antibiotiques favorisent la survenue d’une candidose.
Un excès d’utilisation de savons acides ou la survenue de facteurs extérieurs comme un excès
d’humidité, de chaleur, etc… sont également susceptibles de favoriser le développement de
candidose.
Le traitement associe l’hygiène locale aux applications de pommade antifongique.
PITYRIASIS VERSICOLOR
C’est une infection superficielle par un champignon (mycose), très fréquente, sans gravité,
volontiers récidivante et qui prédomine chez les jeunes adultes.
Non contagieuse, elle est due à un champignon naturellement présent sur la peau, le
Malassezia furfur, et se développe essentiellement l’été car elle est favorisée par la chaleur,
l’humidité, la macération, les huiles solaires… Le pityriasis est préférentiellement localisé
dans les zones riches en glandes sébacées : haut du tronc, cou, bras, région sous mammaire.
Les paumes et les plantes sont épargnées.
Des petites taches de coloration variée, jaune chamois, brunes ou blanches, rondes, ovalaires,
bien limitées sont recouvertes de squames, se détachant d’un seul bloc en copeau.
Le médecin peut confirmer le diagnostic par un examen microscopique complémentaire
appelé “scotch test”.
Le traitement local suffit généralement à faire disparaître les lésions.
8/ Infection par un parasite
GALE
On distingue la gale dite humaine, caractérisée par une contamination à partir d’une autre
personne et la gale non humaine à partir d’un animal (chien, chat, cheval, oiseau…) ou
d’un végétal (arbuste, blé). Dans ce second type de gale, la personne infectée ne peut pas
transmettre la maladie à un autre humain.
La gale humaine est une affection contagieuse qui se transmet donc par des contacts
humains directs, intimes et prolongés comme il en existe au sein d’un couple ou d’une famille.
Du fait de la possible contamination sexuelle, la gale est considérée comme une infection
sexuellement transmissible.
Contrairement à certaines idées reçues, elle touche toutes les tranches d’âge, toutes les
populations et tous les milieux socio-économiques.
»» CAUSES
Les parasites responsables, les sarcoptes, sont des acariens (sortes de petites araignées
microscopiques à 8 pattes), qui se nourrissent en buvant le sang de la personne infectée.
Les femelles fécondées creusent des sillons dans l’épaisseur de la peau pour y pondre leurs
oeufs. Le cycle parasitaire dure 20 jours : après la ponte, les larves éclosent en quelques
jours, deviennent adultes en 2 semaines et se multiplient ensuite à la surface de la peau. La
transmission de la maladie est alors possible.
»» SYMPTÔMES
La gale se caractérise par des démangeaisons (prurit) à recrudescence nocturne qui se situent
au niveau des espaces interdigitaux (entre les doigts), sur la face antérieure des poignets, sur
les coudes et les emmanchures antérieures, autour de l’ombilic, sur les fesses, sur la face
interne des cuisses, sur les organes génitaux externes chez l’homme et au niveau du mamelon
et de l’aréole mammaire chez la femme.
32
!
Puis des sillons apparaissent. A l’extrémité de ces petits tunnels, longs de quelques
millimètres à 2 centimètres, qui serpentent sous la peau, se forment de minuscules perles
translucides (vésicules perlées) caractéristiques de la maladie et contenant le parasite. Le
grattage provoque l’apparition de croûtes.
»» DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION
Le diagnostic repose sur la mise en évidence des parasites adultes, des larves ou des oeufs,
recueillis au niveau des vésicules perlées ou des sillons.
Sans traitement, la gale humaine persiste indéfiniment et se complique d’eczéma.
»» TRAITEMENTS
Il convient de traiter le sujet atteint mais aussi toutes les personnes de son entourage même
si elles ne présentent aucun symptôme ou signe visible de gale.
• Traitement local
Le benzoate de benzyle est le produit de référence. Les protocoles sont variables.
Classiquement, on badigeonne à l’aide d’un pinceau l’ensemble du corps y compris le cuir
chevelu, à l’exception du visage. Le produit est appliqué et gardé 24 h avant d’être lavé.
L’entourage doit être traité de la même façon (avec des durées d’application du produit
toutefois plus courtes pour les enfants et les nourrissons).
L’autre produit local est l’esdépalléthrine.
• Traitement par voie orale
L’ivemectine est administré en 2 prises à 14 jours d’intervalle. Le produit est efficace sur
les acariens matures, mais pas sur les oeufs. Une deuxième prise 14 jours plus tard est donc
nécessaire afin d’éradiquer tous les parasites.
»» HYGIÈNE
- Une fois le traitement administré, les vêtements portés et la literie doivent être lavés à 60°C.
- Afin d’éviter toute recontamination il est recommandé d’éviter les rapports sexuels jusqu’à
la fin du traitement.
- Les matelas, sofas, tissus d’ameublement… doivent être aspergés de poudre antiparasitaire,
laissée 24 heures puis aspirée.
A NOTER
La gale commune peut s’accompagner de nodules, sorte de tuméfactions rouges violacées, qui sont
secondaires à une réaction immunitaire de l’organisme. Ces nodules peuvent persister plusieurs
semaines malgré un traitement efficace et être associés à un prurit persistant. Selon les cas, un
traitement par pommade corticoïde, crème hydratante, traitements kératolytiques et médications
antiprurigineuses est alors proposé.
9/ Psoriasis
Le psoriasis est lié à une inflammation chronique de la peau. Il survient chez des personnes
génétiquement prédisposées, en général à la faveur d’un facteur physique ou psychologique
favorisant.
Le psoriasis est une maladie fréquente puisqu’elle touche environ 2 % de la population
française, et ceci à tous les âges de la vie. S’il s’agit la plupart du temps d’une maladie bénigne,
le psoriasis peut constituer un handicap difficile à vivre au quotidien avec un retentissement
psychologique important.
»» CAUSES
Le psoriasis est le résultat d’une production accélérée (10 fois plus rapide que la normale) de
cellules de la couche superficielle de la peau (les kératinocytes). Incapables de s’éliminer au
fur et à mesure de leur apparition, ces cellules s’accumulent à la surface de la peau et forment
des plaques squameuses. La prolifération trop rapide de ces cellules entraîne une dilatation
des vaisseaux sanguins du derme, d’où la rougeur des plaques.
Les causes sont inconnues mais il existe très probablement un facteur héréditaire. Le caractère
souvent familial du psoriasis (30 % des cas) a, en effet, fait suspecter une prédisposition
génétique et plusieurs gènes sont maintenant identifiés.
Il existe également des facteurs favorisants à la survenue d’un psoriasis : le stress, un choc
émotionnel ou un traumatisme affectif, la prise de certains médicaments, le statut hormonal
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(règles chez la femme), certains facteurs infectieux, ou le soleil (qui peut dans certains cas
améliorer le psoriasis, ou au contraire, l’aggraver).
»» SYMPTÔMES
Le psoriasis peut revêtir des aspects très divers.
Les plaques rouges sont le plus souvent assez étendues et se développent habituellement sur
les coudes, les genoux et le dos.
Le psoriasis peut occasionner des démangeaisons.
Dans certains cas il est localisé sur les plis des aines ou des aisselles, sur la paume des mains
ou la plante des pieds ; la peau est alors sèche, grise, fissurée.
Une autre localisation fréquente est le cuir chevelu : les lésions peuvent être bien délimitées,
arrondies ou ovalaires, couvertes de petits lambeaux de peau qui desquament (pèlent) ou
au contraire, recouvrir la totalité du cuir chevelu et former une véritable carapace : on parle
alors de casque séborrhéique. Il n’y a pas de chute de cheveux.
Parfois chez l’enfant, en général après une angine, les plaques peuvent apparaître sous forme
de très petites taches (psoriasis en gouttes) ou de pièces de monnaie (psoriasis nummulaire).
Les ongles sont parfois atteints : ils présentent alors de petites dépressions “en dé à coudre”,
s’épaississent, se décollent et se colorent en jaune.
Il peut arriver que les muqueuses tapissant la langue ou le gland soient également touchées.
»» EVOLUTION ET COMPLICATIONS
Le psoriasis évolue volontiers par poussées, avec souvent un événement marquant au début
de chacune d’entre elles : infection, surmenage, choc émotionnel, prise de médicaments…
L’évolution de la maladie est imprévisible. On peut présenter une poussée isolée de psoriasis
et ne plus jamais en entendre parler ou ne présenter de nouvelles lésions que plusieurs
années après.
Trois types de complications peuvent survenir :
- La généralisation au corps entier (érythrodermie psoriasique), avec de la fièvre et une
altération de l’état général.
- L’apparition sur les plaques de petites cloques remplies de liquide (lésions pustuleuses)
blanc laiteux. Ces plaques peuvent être sur tout le corps ou localisées et s’accompagnent
d’une fièvre élevée : il s’agit alors d’un psoriasis pustuleux.
- Dans 20 % des cas de psoriasis, il existe également une atteinte articulaire douloureuse.
Le rhumatisme psoriasique chronique peut se présenter sous 2 formes :
• soit l’inflammation touche plusieurs articulations (polyarthrite) des doigts, entrainant des
déformations parfois gênantes,
• soit l’inflammation atteint les articulations de la colonne vertébrale (rhumatisme axial).
»» EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Dans la grande majorité des cas, le psoriasis est diagnostiqué sur le simple aspect des lésions
par un médecin expérimenté. La biopsie cutanée peut être utile dans certains cas difficiles.
Compte tenu de la fréquence des maladies générales associées aux formes sévères de
psoriasis, le praticien recherche toujours l’existence d’une pathologie comme le diabète ou
des anomalies du bilan lipidique.
»» TRAITEMENTS
Le psoriasis est une maladie chronique pour laquelle, s’il n’existe pas de traitement
permettant une guérison définitive, il existe de nombreuses options thérapeutiques efficaces
sur les poussées.
Il n’y a pas de traitement standard : en fonction de la localisation, de l’ancienneté, de
l’étendue de la maladie et de son évolution, le médecin, en concertation avec la personne,
utilise différentes options thérapeutiques.
La prise en charge repose sur l’utilisation de traitements locaux dans les formes peu graves
et peu invalidantes, pouvant – ou non – être associés aux traitements généraux, réservés
aux formes plus sévères. Des phases de traitement d’attaque vont pouvoir alterner avec des
phases d’entretien au cours desquelles le traitement est allégé.
• Traitement local
Il consiste à décaper les lésions (en décollant les pellicules blanches qui les recouvrent) puis
à réduire la rougeur avec essentiellement des dermocorticoïdes et/ou des analogues de la
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vitamine D3.
Les bains à base d’amidon de blé ou d’huile et les produits hydratants ont pour propriété de
décaper les lésions, de calmer l’inflammation, d’assouplir et d’adoucir la peau et de calmer
les démangeaisons.
La photothérapie corporelle totale est utilisée dans des formes étendues (supérieures à
30% de la surface du corps) et la photothérapie locale peut être utilisée quand l’atteinte du
psoriasis se limite aux mains et/ou aux pieds. Il en existe deux types : la puvathérapie par UVA
et la photothérapie par UVB.
• Traitement général par voie orale
Ils sont réservés à des formes sévères que ce soit par la surface cutanée atteinte et/ou le
retentissement sur la vie quotidienne.
Il existe différentes familles de médicaments : les rétinoïdes, le méthotrexate, la ciclosporine
et les biothérapies (anti-TNF α).
Les cures thermales au bord de la mer ou dans une ville d’eaux, en combinant l’action du
soleil à celle de l’eau (décapage), sont prescrites dans certains cas.
Enfin, le psoriasis par ses côtés inesthétiques peut nécessiter une prise en charge et un
soutien psychologique.
Il est recommandé de consulter le médecin régulièrement, tous les 3 mois en début de
traitement, afin de s’assurer de l’efficacité et de la bonne tolérance de ce dernier. Si le traitement
au long cours est efficace et bien toléré, un suivi tous les 6 mois est envisageable. Ce rendezvous
régulier est l’occasion de faire le point sur la maladie et ses conséquences physiques,
morales ou professionnelles éventuelles. L’efficacité du traitement est régulièrement évaluée
par le praticien.
A noter que les lésions peuvent réapparaître malgré le traitement (on parle d’échappement)
ou après avoir totalement disparu (on parle alors de rechute). Elles peuvent parfois aussi
réapparaître en étant plus graves qu’avant le traitement : c’est l’effet rebond.
10/ Urticaire
L’urticaire est une éruption de la peau ressemblant à celle provoquée par une piqûre d’ortie,
d’où le terme urticaire.
Il s’agit en fait d’une réaction allergique de la peau à un facteur déclencheur. L’urticaire est
une dermatose s’observant à tout âge et extrêmement fréquente, puisque l’on estime qu’elle
touche chaque individu au moins une fois dans sa vie.
»» SYMPTÔMES
Il existe 2 grandes variétés d’urticaire :
• L’urticaire commune (ou superficielle)
Ce sont des plaques rouges et légèrement surélevées, de taille variable, très prurigineuses et
réparties sans ordre sur la peau.
Les démangeaisons et la durée de l’éruption sont variables et peuvent être fugaces ou durer
parfois plusieurs semaines, mois ou années. Au-delà de 6 semaines on parle d’urticaire
chronique.
• L’urticaire profonde
C’est une tuméfaction sous-cutanée aiguë, non prurigineuse avec une sensation de tension
cuisante ou même douloureuse, siégeant au niveau du visage (lèvres, paupières), des organes
génitaux ou pouvant atteindre les muqueuses (oedème de la glotte). Il s’agit alors d’un oedème
de Quincke qui peut entrainer un risque d’asphyxie par gonflement de ces muqueuses.
»» CAUSES
Les causes de l’urticaire sont très nombreuses et il faut distinguer la crise isolée d’urticaire
de l’urticaire chronique.
• La crise isolée d’urticaire, qui régresse souvent spontanément, est le plus souvent allergique.
On retrouve parfois la cause de cette allergie et on ne pratique habituellement pas de bilan à la
recherche de cette cause, sauf en cas d’urticaire grave.
• L’urticaire chronique, pour laquelle une enquête détaillée et un bilan complet sont nécessaires,
même s’ils n’aboutissent à la découverte d’une cause que dans 20 à 30 % des cas.
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»»ÉTIOLOGIE DE L’URTICAIRE
• Urticaires induits par voie générale
- Un médicament : la plupart des médicaments (antibiotiques, aspirine…) sont
susceptibles de déclencher une crise d’urticaire. Parfois il ne s’agit pas de la molécule elle
même mais d’un conservateur ou excipient du produit.
- Un aliment (crustacé, fromage, fraise, chocolat…), ou une allergie à l’un des composants
d’un aliment (protéine de lait de vache, poisson, colorant…)
- Une cause infectieuse comme certaines parasitoses par exemple.
• Urticaires induits par voie locale
- Urticaire de contact soit avec un végétal, un animal (méduse, chenille…) ou un produit
chimique (latex…).
- Urticaire mécanique :
• le dermographisme est généralement caractérisé par l’apparition d’une urticaire sur
une zone de la peau qui a été légèrement traumatisée. Ainsi, l’urticaire peut prendre la
forme du tracé effectué par l’objet en contact avec la peau;
• l’urticaire retardée à la pression, souvent sensible ou douloureuse, apparaît après
une pression forte et prolongée appuyée (ceinture…);
• l’urticaire cholinergique, provoquée par une élévation de la température de la peau,
par exemple lors d’un sauna, de bain ou de douche chaude, d’un effort physique…
• l’urticaire au froid est déclenché par le contact avec les liquides froids. Il peut s’agir
d’eau ou d’air froid, de pluie, de neige…
• l’urticaire solaire apparaît le plus souvent quelques minutes après une exposition
au soleil.
»»TRAITEMENTS
Toute crise d’urticaire qui se complique d’un gonflement de la lèvre ou des paupières et/ou
de picotements et de démangeaisons de la gorge doit amener à consulter en urgence et, plus
généralement, toute crise d’urticaire doit amener à consulter un médecin sans tarder.
Dans tous les cas où la cause peut être identifiée, son éviction constitue bien entendu le
meilleur traitement.
Le traitement par ailleurs nécessite généralement des médicaments antihistaminiques
(traitement de l’allergie) en sachant que la dimension psychologique d’une urticaire ne doit
pas être sous estimée.
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