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La brûlure, l’ulcération et l’escarre du peau

 La brûlure, l’ulcération et l’escarre

»» LA BRÛLURE


Les brûlures peuvent être provoquées par des liquides ou des objets chauds, par des agents

chimiques ou par des radiations (rayons ultra-violets du soleil, rayons X…). Elles comptent

parmi les accidents domestiques et les accidents du travail les plus fréquents.

Leur gravité dépend de plusieurs paramètres :

• L’âge de la personne

Une brûlure est plus grave chez l’enfant et la personne âgée qui sont plus fragiles et supportent

moins la déshydratation.

• La profondeur :

- La brûlure du 1er degré n’atteint que l’épiderme. Elle se manifeste par une rougeur et

une douleur vive, parfois suivie d’une desquamation au bout d’un jour ou deux. L’exemple

type est le coup de soleil. Cette brûlure guérit sans séquelle en moins de 6 jours.

- La brûlure du 2e degré peut détruire l’épiderme et une partie du derme.

Elle se caractérise par une rougeur, un gonflement de la peau alentour et par l’apparition

de cloques. La cicatrisation intervient en 2 à 3 semaines.

- La brûlure du 3e degré touche toute l’épaisseur de la peau et peut détruire le muscle ou

l’os sous jacent. Elle est le plus souvent provoquée par la projection de liquide bouillant,

le contact bref et intense avec des flammes ou un objet chaud (fer à repasser, plaque de

four…).

La partie brulée est blanche, cireuse ou gris-noir. Cette brûlure peut être indolore car les

terminaisons nerveuses sont détruites.

• L’étendue

Une brûlure est grave si elle touche plus de 15 % de la surface du corps d’un adulte (l’équivalent

d’une cuisse ou d’un bras) et plus de 5 % chez l’enfant.

• La localisation

Les brûlures du visage (bouche, nez, yeux), des mains, des pieds et du périnée sont

particulièrement graves.

Devant toute brûlure grave, il convient d’alerter les secours au plus vite.

Pour les brûlures du 1er ou 2nd degré, peu étendues et n’ayant pas de caractère de gravité,

il convient de placer la blessure sous un robinet d’eau froide pendant 5 à 10 minutes, puis

d’appliquer un tulle gras ou une pommade adaptée aux brûlures et de protéger en recouvrant

avec une compresse de gaze stérile.

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! LA GREFFE DE PEAU

Elle peut concerner les brûlures du 3ème degré et certaines du 2nd degré.

Différents critères de gravité entrent également en jeu pour réaliser une greffe :

- l’âge extrême (jeunes enfants et personnes âgées),

- l’étendue de la brûlure (supérieure à 10 % du corps),

- la localisation (mains, visage…).

La greffe de peau permet de réparer les lésions qui défigurent et laissent des cicatrices importantes.

Le chirurgien enlève d’abord la peau abîmée : c’est l’excision. La greffe elle-même se fait dans la

semaine qui suit l’accident. Elle sert alors de couverture à la plaie et peut être provisoire ou définitive.

On peut utiliser la peau d’un donneur : l’homogreffe. La peau prélevée est, bien sûr, soumise à des

critères de sélection rigoureux. Elle sert à protéger la plaie après l’excision des tissus brûlés et

favorise la guérison. Au bout de quelques jours ou semaines, la greffe est rejetée par le corps ou

enlevée pour être remplacée par un autre type de greffe : l’autogreffe, qui utilise la propre peau du

patient. On recouvre ainsi la plaie avec une partie de peau prélevée au préalable sur une zone non

visible du corps.

»» L’ULCÉRATION

Caractérisée par une perte de substance de la peau, l’ulcération est une lésion superficielle ou

profonde qui s’accompagne souvent d’une inflammation douloureuse.

Elle touche généralement les membres inférieurs et survient volontiers chez les personnes

âgées qui souffrent d’une insuffisance veineuse (mauvaise circulation du sang dans les veines)

avec des varices ou la formation d’un caillot à l’intérieur d’une veine (phlébite).

Les facteurs favorisant la dilatation des veines comme la grossesse, la chaleur ou la station

debout prolongée aggravent le phénomène.

Plus rarement l’ulcère peut être du à une oblitération des artères du membre inférieur. Il est

dans ce cas favorisé par l’alcool, le diabète, le surplus de cholestérol et l’hypertension artérielle.

Dans certains cas enfin, l’ulcère peut avoir une origine traumatique et faire suite à une blessure

ouverte surinfectée.

L’ulcération se traduit par une plaie et les couches superficielles de la peau sont détruites. La

peau avoisinante est souvent marquée par des tâches brunes avec présence de croûte et de

suintements.

Le traitement est long et nécessite des soins locaux attentifs. La première étape, ou détersion,

consiste à enlever les divers détritus de la plaie. La deuxième étape, ou bourgeonnement,

consiste à appliquer des corps gras et/ou du collagène sur la lésion pour accélérer la prolifération

de cellules qui vont combler la perte de substance.

La dernière étape, l’épidermisation, permet la réapparition de la couche la plus superficielle

de la peau. Pour ce faire, on applique des pansements hydro-colloïdes qui favorisent la

régénération. En cas d’échec, une greffe de peau est envisageable.

En parallèle, il convient bien entendu de traiter la cause de l’ulcère et d’éliminer les facteurs

de risque.

»» L’ESCARRE

Il s’agit d’une ulcération souvent profonde, due à une compression prolongée sur différentes

zones d’appui du corps : talons, fesses, bas du dos, hanches, genoux, épaules et chevilles.

Cette lésion de la peau est fréquente chez les personnes contraintes à l’immobilité (coma,

paralysie…) et/ou alitées.

Elle débute par des plaques rouges, douloureuses sur les points de pression puis ont tendance

à s’étendre en surface et en profondeur, à s’ulcérer et se surinfecter.

Leur guérison est longue et difficile, c’est pourquoi leur prévention est indispensable.

Elle consiste à changer régulièrement le malade de position (toutes les 2 heures), à pratiquer

des massages locaux, à effectuer un séchage soigneux après la toilette et à utiliser notamment

un matelas spécialement adapté.

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5/ Hygiène de la peau et usage des cosmétiques

»» HYDRATER ET PROTÉGER

Ces 50 dernières années, l’utilisation des savons a été multipliée par 10 dans les pays riches. Si

ce progrès a été majeur en termes d’hygiène et de prévention de la transmission des maladies

infectieuses, il s’est fait au détriment de l’hydratation cutanée. En effet, au fur et à mesure

du vieillissement, la peau a de plus en plus de mal à rester hydratée et à reconstruire son film

hydrolipidique après avoir été nettoyée. C’est pourquoi de nombreuses personnes ressentent

le besoin d’utiliser des produits d’hydratation cutanée afin de limiter la sécheresse de la peau

associée à l’utilisation des savons.

En ce qui concerne la photoprotection, les crèmes solaires modernes sont un apport important

à côté des mesures d’évitement du soleil dans la prévention du vieillissement et des cancers

cutanés.

»» LES COSMÉTIQUES NE SONT PAS DES MÉDICAMENTS

Si les cosmétiques (du grec cosmos = parure) existent depuis la nuit des temps, leur définition

est aujourd’hui précise : « Toute substance que l’on met sur la peau, les ongles, les cheveux dans

l’objectif de les mettre en bon état ou de cacher une infirmité ou une odeur. Ils peuvent aussi avoir

une fonction sociale, comme pour les déodorants ».

Les cosmétiques ont de vraies propriétés bénéfiques pour la peau et les cheveux mais n’ont

pas de fonction thérapeutique validée : ils ne soignent pas et ne guérissent pas les maladies.

Mais tous les produits cosmétiques mis sur le marché en France obéissent aux recommandations

de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM).

Suivant ses recommandations, les fabricants doivent compléter un dossier dans lequel sont

décrits les tests qui ont été réalisés pour ce produit, le nombre de personnes testées, le nombre

d’effets indésirables mis en évidence…. Une fois le cosmétique mis sur le marché, l’ANSM

exerce une cosméto vigilance en répertoriant tous les effets indésirables qui lui sont rapportés

par les professionnels de santé (pharmaciens, médecins, infirmières…).

Une crème à usage cosmétique possède un principe actif et un excipient. Le premier constitue

l’élément qui agit, le second, lui, favorise la sensation de bien-être et/ou facilite la pénétration

du principe actif dans l’épiderme. Seules de très petites molécules peuvent pénétrer dans

l’épiderme. Les grosses molécules de structure complexe, comme le collagène, ne peuvent en

aucun cas traverser la couche cornée ni exercer une action thérapeutique.

Certaines crèmes lipolytiques dites “anti-cellulite” pourraient avoir une action très légère sur les

graisses sous-cutanées, telle la caféine qui arrive à pénétrer au-delà de la couche superficielle

et atteindre l’hypoderme où elle peut contribuer à agir sur les lipides qui s’y trouvent.

Pour certaines crèmes contenant des actifs reconnus, leurs propriétés sont à la limite du

cosmétique et de la thérapeutique. Des émollients, par exemple, peuvent ainsi avoir une action

anti-inflammatoire locale et offrir un réel effet thérapeutique. Des produits à base de vitamine

C ou E pourraient avoir des effets antioxydants qui contribuent à la prévention du vieillissement

cutané.

Il est difficile de donner des avis généraux sur le choix des produits cosmétiques, car beaucoup

d’éléments irrationnels entrent en jeu (luxe, rêve, publicité…). Ils doivent être adaptés à la

peau de chacun et il faut savoir que certaines peaux ne supportent pas les parfums ou certains

composants utilisés en cosmétologie.

Le plus simple est de tester sa tolérance au cosmétique sur une petite zone de peau non visible

avant de l’essayer plus largement.

Pour les nourrissons et les enfants en général, il est recommandé d’utiliser les produits les plus

simples, adaptés à l’enfant, sans parfum ajouté et sans protéines.

En cas d’allergie, il convient de nettoyer la peau avec de l’eau et un savon très doux pour

éliminer le produit, puis l’hydrater pour apaiser. Il faut bien entendu éviter de ré-appliquer le

produit suspect.

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Les lésions pigmentées

qui doivent alerter :

Asymétrie :

deux côtés différents

Couleurs multiples :

tonalités de couleurs

différentes selon les endroits

(dégradés de brun, noir,

parfois blanc, rouge ou bleu)

Bordure irrégulière, bord

découpé ou mal délimité

Diamètre supérieur à 6 mm

(taille d’une gomme de crayon)

!

6/ L’auto-examen de la peau (et les anomalies qui doivent alerter)

La peau est un organe que l’on peut examiner simplement à l’oeil nu. Il est donc facile de la

regarder attentivement soi-même pour y dépister un éventuel problème. S’auto-examiner,

c’est apprendre à regarder sa peau, mais aussi ses cheveux et ses ongles pour détecter certaines

maladies le plus tôt possible. Dans deux cas sur trois, les cancers de la peau sont découverts

par la personne elle-même.

Selon les spécialistes, il faut examiner sa peau à partir de 40 ans, 3 ou 4 fois par an.

»» COMMENT S’Y PRENDRE ?

L’auto-examen dure une quinzaine de minutes, et pour être le plus efficace possible, il doit être

fait en compagnie d’une autre personne (conjoint, proche…) afin d’examiner les zones que l’on

ne peut voir soi-même (le dos, l’arrière des jambes…). Toutes les parties du corps doivent être

regardées, y compris les plus intimes.

Pour examiner votre peau, vous devez vous déshabiller entièrement, dans une pièce bien

éclairée et devant un miroir. Munissez-vous également d’un petit miroir amovible. Nous vous

conseillons de commencer par :

1. Le visage puis les oreilles,

2. Le torse,

3. Le devant des jambes,

4. Levez les bras pour observer les aisselles, le dessus des épaules, puis les bras et avant bras

(avant et arrière),

5. Les mains, y compris les paumes, sans oublier les interstices des doigts,

6. A l’aide du miroir ou de votre conjoint, examinez ensuite le dos, du haut en bas, et les flancs,

7. Examinez ensuite les parties intimes,

8. Puis l’arrière des jambes,

9. Les pieds, les plantes, et entre chaque orteil,

10. Remontez en haut des épaules et examinez le cou pour terminer par le cuir chevelu.

»» LES ANOMALIES QUI DOIVENT ALERTER

Un certain nombre d’éléments anormaux peuvent être détectés durant cet examen. Ils doivent

alors conduire à un examen médical chez le dermatologue.

Ces anomalies peuvent être un bouton qui ne guérit pas, une lésion qui saigne spontanément,

même de façon peu importante, une tache de peau sombre qui s’agrandit. En fait, n’importe

quelle anomalie cutanée que l’on n’aurait jamais vue avant. Par exemple, tout grain de beauté

qui change d’apparence, de taille ou de forme doit conduire à une consultation spécialisée.

»»OSER PRENDRE SA PEAU EN PHOTO !

Certaines personnes présentent de très nombreux grains de beauté sur tout le corps. Il peut

être alors plus difficile de détecter un changement de l’un d’entre eux. Dans ce cas-là, il peut

être utile de prendre la peau en photo, parcelle par parcelle, méthodiquement.

Ensuite il convient de comparer sa peau aux photos prises antérieurement, des changements

éventuels étant alors plus facilement détectables.

»»LES CHEVEUX ET LES ONGLES AUSSI !

Des ongles abîmés, un peu jaunes ou tachés peuvent être le signe d’une infection par des

champignons à traiter rapidement. De même, une dégradation soudaine de la chevelure,

une pelade ou des taches sur le cuir chevelu peuvent être le signe de certaines maladies

dermatologiques.

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